Prévention du tabagisme: rétrospective et défis futurs

La plateforme des partenaires pour la prévention du tabagisme a suscité cette année un grand intérêt: devant une salle comble, Joëlle Pitteloud a présenté l’état de la mise en œuvre du PNT à quelques mois de son achèvement. Elle a également  donné un aperçu de la nouvelle stratégie nationale de prévention des maladies non transmissibles (MNT) et des addictions, dont les mesures seront adoptées à la fin de l’année par le Conseil fédéral et présentées aux partenaires le 31.1.2017 lors d’une conférence des parties prenantes.

  Mario Schranz et Daniel Vogler, de l’Université de Zurich (département de recherche Opinion publique et société) ont souligné dans leur intervention que la prévention du tabagisme faisait partie du top 5 des thèmes de santé publique traités dans les médias, et était un sujet très controversé. Si le thème de la protection de la jeunesse trouve un écho majoritairement favorable, la proposition d’interdiction nationale de la publicité sur le tabac, élément pourtant essentiel pour une protection efficace des jeunes, ne bénéficie que d’un appui mitigé dans les médias. La controverse est portée par une alliance de partis bourgeois et d’associations, agissant comme intermédiaires avec l’industrie du tabac, ont expliqué les intervenants. Evoquant les défis pour l’avenir, les chercheurs ont tous deux mis en avant que le but premier ne devait pas être d’améliorer l’image de la prévention du tabagisme, mais d’agir conformément aux objectifs fixés.  

Matthias Gehrig (Bureau BASS) a abordé dans son intervention la question de l’utilité des restrictions du marketing d’un point de vue économique. S’appuyant sur l’analyse de l’impact des restrictions publicitaires au niveau cantonal, il a démontré que ces mesures étaient efficaces, et les arguments de leurs détracteurs, fallacieux voire totalement erronés. Pour le citer: «Par exemple, les restrictions concernant la publicité pour les produits du tabac constituent une atteinte proportionnée à la liberté économique. Leur bénéfice (CHF 394 mio p.a.) excède leur coût (CHF 21 mio  p.a.), et la liberté des consommateurs n’en est pas affectée».  

Au cours des ateliers et des débats de l’après-midi, les participants ont discuté de l’évolution future de la prévention du tabagisme. Quelles sont les zones de confort? Sur quels nouveaux terrains peut-on se risquer? Doit-on accroître la pression sur les responsables politiques en matière de prévention du tabagisme? Doit-on continuer à mettre l’accent sur la protection de la jeunesse? De nouveaux thèmes et de nouveaux partenaires peuvent-ils être envisagés? Si de nombreuses questions demeurent ouvertes, la discussion animée a démontré que la motivation pour les projets futurs et les nouvelles formes de collaboration était importante.  

Les informations sur la dernière plateforme et les précédentes sont disponibles sur le site web de l’OFSP: www.tabac.ofsp.admin.ch